024 La secte des amazones by Brigade Mondaine-Michel Brice

024 La secte des amazones by Brigade Mondaine-Michel Brice

Auteur:Brigade Mondaine-Michel Brice [Brice, Brigade Mondaine-Michel]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier érotique
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE X

Tandis que Gaston Serveau s’activait pour récupérer une pile de photos osées balayées d’un revers de poignet dans le feu de la conversation, Boris Corentin nota que le directeur de la revue l’Étrange avait une pilosité remarquable malgré sa calvitie. Le crâne luisait, mais le dessus des mains, au-delà des poignets de sa chemise bleu ciel, débordait de poils jusqu’à la deuxième phalange des doigts. Il se rappela son âge, noté sur sa fiche de police – tous les journalistes ont leur fiche… – 67 ans. Et visiblement une sacrée santé. Corentin se demanda un instant si Fanny Ambroso et lui… Possible, la fiche de la jeune femme témoignait, elle aussi, d’une forte activité sentimentale. C’est fou ce que la police peut savoir sur les journalistes.

— Excusez-moi, fit Gaston Serveau en fixant tour à tour Corentin et Brichot avec de petits yeux rapides.

Il rit, provoquant une explosion de rides entre les pommettes et le bas de ses joues.

— Un reportage sur Bangkok, le Bangkok spécial. Il y a une semaine que les photos traînent sur mon bureau, je suis débordé.

— Tant mieux pour vous, apprécia Corentin, ça prouve que les affaires marchent.

Serveau s’inclina.

— Pas mal, merci, fit-il avec une modestie feinte.

De fait, ça marchait à merveille. L’Étrange, une riche idée qu’il avait eue à la retraite. Malin, il avait réussi à se glisser dans une « charrette » juteuse de France-Soir. Une de celles où la direction liquidait avec indemnités grassement payées. Un joli pactole aussitôt réinvesti dans une revue dont il flairait depuis des années les possibilités avantageuses. Il avait frappé dans le mille. Un mois plus tôt, il avait pu se permettre d’emménager avenue Marceau, dans le deuxième étage d’un hôtel particulier. Journalistes au fixe, secrétaires, archivistes et administratifs, il en était à un personnel de dix-huit personnes. Son seul regret : ne pas avoir commencé à se mettre à son compte à quarante ans. Il serait aujourd’hui milliardaire.

— Nous parlions de Fanny Ambroso, fit Brichot, aimable.

Gaston Serveau se frotta le nez.

— Ah, oui, pardonnez-moi.

Il contracta douloureusement les sourcils.

— Vous avez des nouvelles ?

Corentin se pencha.

— On espérait que vous nous en donneriez.

Serveau se regratta le nez.

— Alors, fit-il, de plus en plus triste, nous sommes embarqués dans le même bateau, celui de l’ignorance.

Tout ce qu’il savait, c’est que Fanny était, outre ses talents de reporter hors pair, une fille toujours précise comme une horloge, jamais de retard dans la livraison d’un article. Elle le donnait au jour et à l’heure promises. Une vraie professionnelle. Seulement, comme tout vrai professionnel, elle était avare de confidences sur son travail. Ainsi, il avait beau fouiller sa mémoire, il ne lui revenait pas le moindre indice pouvant aider à savoir où elle était allée.

Une secte de femmes, et c’était tout…

— Quand même quelque chose, corrigea-t-il. C’est hors de Paris. Elle m’a dit en riant que je devrais payer des frais de kilométrage. Combien ? Je n’en sais rien, je n’ai évidemment pas pensé à le lui demander. Tout cela était dit sur le ton de la plaisanterie.



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